Lancement du premier tunnelier du Grand Paris Express à Champigny-sur-Marne

© Société du Grand Paris – Picturetank – Laurent Villeret

Le lancement du premier tunnelier du Grand Paris Express a eu lieu dans la soirée du samedi 3 février à Champigny-sur-Marne. À cette occasion, la Société du Grand Paris organise KM3, événement populaire associant les riverains et les habitants du Grand Paris au chantier.

Véritable « train usine » de plus de 100 mètres de long et 10 mètres de diamètre, le tunnelier creusera depuis le « Puits plateau », situé à proximité de l’emplacement du futur centre d’exploitation Champigny, jusqu’à Villiers-sur-Marne. Ce lancement marque le début symbolique du creusement du tunnel de la ligne 15 Sud du nouveau métro, qui reliera Pont-de-Sèvres à Noisy – Champs.

Un événement populaire

Après KM1 à Clamart en juin 2016 et KM2 à Cachan en novembre 2017, KM3 est le troisième rendez-vous populaire organisé par la Société du Grand Paris au coeur d’un de ses chantiers. Le public est convié près du puits pour assister au baptême du tunnelier, à la descente de la roue de coupe et à participer à des ateliers pédagogiques et culturels pour découvrir le chantier du Grand Paris Express.

Au programme de KM3 : une exposition pour découvrir le projet et les travaux du nouveau métro, un repas de chantier (le fameux gigot-bitume) offert par l’association Orbival, des stands et une buvette animée par l’association « les Amis du plateau » et les commerçants campinois, ainsi que des ateliers pédagogiques destinés aux familles et aux plus jeunes.

Cet événement s’inscrit dans le cadre de la programmation artistique et culturelle du Grand Paris Express et mobilise plusieurs collectifs (Yes We Camp, Ne Rougissez Pas, Si Architectes, Parenthèse) engagés dans la démarche des « Chantiers Partagés ». Ce programme, développé depuis 2016 par la Société du Grand Paris, a notamment pour objectif d’associer les habitants aux différentes étapes de travaux en proposant des actions variées : installations et oeuvres éphémères, ateliers participatifs, événements, projets éducatifs…

https://www.youtube.com/watch?v=50-mHn2zQlI

« Steffie-Orbival », un nom symbolique pour le premier tunnelier du Grand Paris Express

Dans la tradition de la Sainte-Barbe, protectrice des mineurs et des ouvriers qui travaillent en souterrain, chaque tunnelier est placé sous la bienveillance d’un parrain-marraine. Lors du baptême, le nom du premier tunnelier du Grand Paris Express sera dévoilé : « Steffie-Orbival », du nom d’une collaboratrice de l’entreprise Alliance (parmi les rares femmes au monde à occuper le poste de pilote de foreuse de parois souterraines) et en référence à l’association Orbival, pionnière dans le soutien au Grand Paris Express.

Après le dévoilement du nom, la descente de la roue de coupe marquera symboliquement le début du creusement du premier tunnel. Cette opération technique de grande envergure, qui mobilise la plus grande grue d’Europe, est réalisée par les compagnons de l’entreprise Alliance. Elle consiste à descendre la roue de coupe de la machine à 20 mètres sous terre, là où elle va creuser la première portion du tunnel.

Le lancement d’un chantier souterrain d’une ampleur inédite

Les tunneliers évoluent à une très grande profondeur, de 15 à 55 mètres sous la surface du sol, à un rythme moyen de 12 mètres par jour. Ils assurent plusieurs fonctions : forage, évacuation des déblais et pose des anneaux en béton armé du tunnel. Une quinzaine de personnes travaillent simultanément sur le tunnelier.

Les machines progressent à partir de puits d’entrée jusqu’à des puits de sortie. Elles doivent être acheminées pièce par pièce par convoi exceptionnel, avant d’être assemblées à l’intérieur de l’ouvrage. Durant la phase de creusement, le puits d’entée sert à l’approvisionnement du tunnelier en voussoirs (anneaux de béton préfabriqués qui constituent le revêtement du tunnel), ainsi qu’à l’évacuation des terres excavées.

Le tunnelier maintient une pression continue sur les terres, assurant leur stabilité lors du creusement. Il présente aussi l’avantage de limiter aux seuls puits d’entrée et de sortie l’emprise de chantier en surface et de réduire au strict minimum la production de terres excavées.

Dix tunneliers progresseront en même temps sur les 36 kilomètres à creuser de la ligne 15 Sud. Ils seront confrontés à la grande diversité géologique du sous-sol francilien. Avec la vallée de la Bièvre, particulièrement profonde, et les argiles plastiques autour de Saint-Maur, cette ligne pose de nombreux défis aux ingénieurs. Pour s’adapter à ces conditions géologiques très variées, certains tunneliers seront « à pression de boue », d’autres « à pression de terre » et tous seront construits sur mesure.

Ils devront aussi prendre en compte les contraintes liées à l’urbanisation. La densité d’immeubles et les nombreux réseaux souterrains existants (eau, gaz, électricité, métro RATP…) imposent souvent de construire les tunnels en grande profondeur. Avec des gares situées à 29 mètres sous le niveau du sol en moyenne, la ligne 15 Sud sera l’une des plus profondes du Grand Paris Express. La gare la moins profonde sera située à -21 mètres, tandis que les deux plus profondes seront Saint-Maur Créteil (-52 mètres) et Villejuif Institut Gustave Roussy (-49 mètres). À titre de comparaison, la profondeur moyenne du métro parisien est d’une dizaine de mètres. Sa station la plus profonde est Abbesses (-36 mètres).

Quels tunneliers pour le Grand Paris Express ?

Les tunnels du Grand Paris Express seront principalement creusés par des tunneliers à pression de terre. La machine gratte le terrain et fait éclater la terre ou le rocher sous l’action de molettes et pics en acier durcis au carbure de tungstène. Cette technique est adaptée aux terrains durs (marnes, calcaires et caillasses).

Les tunneliers à pression de boue reposent sur l’injection d’une argile très fine (la bentonite) à l’avant de la machine, sous pression d’air, afin d’assurer la stabilité du sous-sol. Cette technique est adaptée aux sables et aux terrains meubles.

Des tunneliers mixtes pourraient être utilisés sur le tracé du Grand Paris Express. Ils permettent d’alterner entre pression de terre et pression de boue, en fonction des caractéristiques du terrain.


Pour plus d’informations : www.societedugrandparis.fr