C’est une première mondiale célébrée par Alstom, un des principaux constructeurs ferroviaires d’Europe, le ministre de l’Économie et des Transports de Basse-Saxe, le ministère fédéral des Transports et les autorités des transports Landesnahverkehrsgesellschaft Niedersachsen (LNVG) et Eisenbahnen und Verkehrsbetriebe Elbe-Weser (EVB), ce dimanche 16 septembre, à Bremervörde.
Devant un parterre d’invités et de membres de la presse d’Allemagne et de l’étranger, le premier train à hydrogène au monde a fait son entrée en gare. Construit par Alstom à Salzgitter, en Allemagne, le train Coradia iLint est équipé de piles à combustible qui transforment l’hydrogène et l’oxygène en électricité, éliminant ainsi les émissions polluantes associées à la propulsion. Dès le 17 septembre, deux de ces trains entreront en service commercial, conformément au calendrier prévu, en Basse-Saxe.
Pour l’instant, ce sont les usagers du réseau Elbe-Weser d’EVB qui auront l’honneur de voyager pour la première fois au monde à bord de ces trains zéro émission et peu bruyants qui peuvent circuler à une vitesse maximale de 140 km/h. Les trains Coradia iLint seront exploités, pour le compte de LNVG, sur une ligne de près de 100 kilomètres reliant Cuxhaven, Bremerhaven, Bremervörde et Buxtehude, et remplaceront ainsi l’actuelle flotte diesel d’EVB.
Les nouveaux trains seront ravitaillés dans une station mobile de distribution d’hydrogène. L’hydrogène gazeux sera injecté dans les trains depuis un conteneur en acier d’environ 12 mètres de haut, près des voies en gare de Bremervörde. Avec un plein, les trains auront une autonomie totale de 1 000 kilomètres, ce qui leur permettra de circuler sur le réseau durant toute une journée. La mise en service d’une station de distribution fixe dans les installations d’EVB est prévue pour 2021, année durant laquelle Alstom livrera 14 Coradia iLint supplémentaires à LNVG.
« C’est une révolution pour Alstom et pour la mobilité de demain. Le premier train à hydrogène au monde entre en service commercial et il est prêt pour la production de série, souligne Henri Poupart-Lafarge, PDG d’Alstom. Le train Coradia iLint annonce une nouvelle ère dans le transport ferroviaire à ‘zéro émission’. C’est une innovation née d’un travail d’équipe franco-allemand, l’illustration d’une fructueuse collaboration transfrontalière. »
Bernd Althusmann, ministre de l’Économie et des Transports de Basse-Saxe, dont le département a soutenu l’achat par LNVG de 14 autres trains à hydrogène avec un investissement de plus de 81 millions d’euros, s’est dit impressionné : « Avec les essais qui débutent aujourd’hui, la Basse-Saxe accomplit un vrai travail de pionnier dans les transports locaux en coopération avec Alstom et EVB. La technologie de propulsion sans émission de Coradia iLint offre une alternative écologique aux trains diesel traditionnels, surtout sur les lignes non électrifiées, explique-t-il. En démontrant l’efficacité opérationnelle de la technologie des piles à combustible en service quotidien, nous ouvrons la voie à un transport ferroviaire d’avenir majoritairement écologique et sans émission. Le gouvernement de Basse-Saxe est fier de mettre ce projet novateur sur les rails avec LNVG ».
Le gouvernement fédéral a activement soutenu le développement et les essais de la nouvelle technologie de propulsion en Basse-Saxe. Il a ainsi injecté des fonds du Programme national de l’innovation pour la technologie des piles à combustible et l’hydrogène.
Enak Ferlemann, commissaire du Gouvernement fédéral allemand pour les transports ferroviaires et secrétaire d’État parlementaire du ministère fédéral des Transports et de l’Infrastructure numérique, résume la situation : « Nous assistons à une première mondiale en Allemagne. Nous mettons sur les rails le premier train de voyageurs doté d’une pile à combustible. C’est un signe fort pour la mobilité de demain. L’hydrogène est une alternative au diesel réelle, efficace et peu polluante. Ces trains peuvent être exploités proprement et dans le respect de l’environnement, surtout sur les lignes secondaires où les lignes aériennes sont peu économiques ou ne sont pas encore disponibles. C’est pourquoi, nous soutenons et finançons cette technologie pour la développer ».
Pour Carmen Schwabl, Directrice de LNVG, qui organise le transport ferroviaire entre la mer du Nord et le massif du Harz et verse en conséquence une indemnité annuelle d’environ 300 millions d’euros aux compagnies ferroviaires, le passage à la technologie des piles à combustible est aussi une décision stratégique. LNVG joue, selon elle, un rôle de pionnier au niveau national : « Avec les deux trains Coradia iLint et l’arrivée de 14 autres trains à hydrogène dès la fin 2021, nous sommes la première autorité de transport ferroviaire à remplacer des rames diesel par des rames à zéro émission, contribuant ainsi à un meilleur respect des objectifs de protection de l’environnement ».
La Directrice générale de la LNVG voit encore plus loin : « Nous nous engageons aussi sur cette voie parce que 120 de nos rames diesel arriveront en fin de vie d’ici 30 ans, ce qui implique que nous devrons les remplacer. L’expérience tirée de ce projet nous offre une solution durable et pratique ».
Avec près de 2 millions d’usagers du train et près de 4 millions d’usagers du bus par an, EVB compte parmi les principaux fournisseurs de services de mobilité dans le triangle Elbe-Weser. Cette entreprise traditionnelle, qui a été fondée il y a plus de 100 ans et compte près de 550 employés, se réjouit de l’arrivée du « train du futur ».
Marcel Frank, Directeur général d’EVB, souligne : « La mise en service commercial du premier train à hydrogène au monde sur notre réseau Elbe-Weser entre Cuxhaven, Bremerhaven, Bremervörde et Buxtehude est un événement majeur non seulement pour la région et pour nous, mais aussi pour le transport ferroviaire mondial. Pour EVB, cet événement marque l’entrée dans l’ère de la mobilité sans émission ».
Pour plus d’informations : www.alstom.com