Suite de l’histoire du judo, et de son code moral légendaire issu des règles des samouraïs qui ont dirigé le Japon féodal.
Dans ses Entretiens, Confucius définit le courage par ce qu’il n’est pas. « Comprendre ce qu’il est juste de faire et ne pas le faire démontre l’absence de courage ». D’une manière générale, le courage désigne la capacité à surmonter la peur pour faire face à un danger. Le terme peut aussi être employé pour exprimer l’endurance, notamment à l’égard de la douleur. Historiquement, le courage est une des notions fondamentales du Bushido, la « voie du guerrier » que respectaient les samouraïs qui l’associait à la notion de justice. Dans son livre « L’Ame du Japon »*, Inazo Nitobé rappelle d’ailleurs que : « le courage, s’il n’était pas mis au service de la justice, était à peine digne d’être considéré comme une vertu ».
Courage et honneur sont donc deux valeurs centrales dans l’idée de chevalerie et plus spécifiquement dans l’éthique des samouraïs. Fidèles à la parole donnée, ceux-ci étaient prêts à donner leur vie pour accomplir leur devoir et rester loyal envers leur seigneur. A ce stade, il est important de noter que l’approche de l’honneur, dans le bushido, passe principalement par l’action, ce qui n’est pas forcément le cas dans le cadre du judo où la souplesse est privilégiée. En effet, à l’image du roseau, le judoka peut ne pas résister et détourner l’agressivité de son adversaire à son profit. Contrôle de soi, patience courageuse, abstention de revanche, primauté de la réflexion sur l’action sont, comme nous le verrons plus bas, des valeurs que respectent les judokas.
*Texte de Nitobé « L’âme du Japon ». Inazō Nitobé (Nitobé Inazō, 1862–1933) était un éducateur, docteur en agronomie et en droit. Il a réalisé de nombreux écrits, dont le plus célèbre est L’Ame du Japon (1899). Inazō Nitobe a décidé d’écrire ce livre afin de coucher par écrit les préceptes des samouraïs qui avaient perdu de leurs superbes lors de l’ère Meiji (1868-1912). Elle a marqué le début de la modernisation du Japon. L’ouvrage a été utilisé pour promouvoir le Japon auprès des grandes puissances mondiales de l’époque et ainsi le faire accepter comme un pays civilisé, imprégné de valeurs morales. « L’Ame du Japon » a su séduire le président américain Theodore Roosevelt qui, pour l’anecdote, en aurait acheté un grand nombre pour le diffuser auprès des membres du Congrès américain.
Jonathan Stocker – BTP Gallery