Dans le Vercors, des habitants regroupés en « centrale villageoise » ont équipés des toits de propriétés privées et publiques avec des panneaux photovoltaïques, afin de produire eux-mêmes leurs énergies. Une initiative initiée par le PNR du Vercors et le concours financier de la Région.
En avril 2017, les Centrales Villageoises VercorSoleil et celle du Trièves sont les derniers projets inaugurés sur le Vercors.
Ici, des citoyens, collectivités et entreprises locales se sont associés dans une société locale (Société par Action Simplifiée) dont ils sont les actionnaires.
Le principe d’une société « Centrales Villageoises » définit un territoire d’intervention, sur lequel elle développe ses projets. Elle fonctionne avec une gouvernance coopérative ou quasi-coopérative, dispose d’un conseil de gestion. La société investit dans des installations de production d’énergies renouvelables, comme des panneaux photovoltaïques sur des toitures.
En 2018, dans le Vercors, six Centrales Villageoises sont en activité : celle des Quatre-Montagnes, du Trièves, de Gervanne Raye, VercorSoleil, Porte du Vercors et la toute dernière qui vient de se créer dans le Diois : la société des Centrales Villageoises du Val de Quint.
Leur bilan ? 58 toits solaires réalisés par les 5 premières centrales villageoises du Vercors, représentant 3 700 m2 de panneaux et une puissance totale de 609 kWc. Soit une production qui couvre la consommation d’électricité de 700 personnes environ.
Ces projets ont été réalisés sous la houlette du Parc naturel régional du Vercors, grâce au soutien des collectivités locales, de l’agence régionale Auvergne-Rhonalpénergie-environnement, et avec l’aide financière de la Région Auvergne Rhône-Alpes (30 % des investissements) et de l’Europe.
Lancé en 2014 sur la commune des Haies dans le Pnr du Pilat, le programme Centrales Villageoises est une initiative reconnue au niveau national, il a en effet été retenu en juillet 2016 parmi près de 600 projets dans l’appel à candidature national « 100 projets pour le Climat » lancé dans le cadre de la préparation de la COP 22.
Les Centrales Villageoises contribuent également au renforcement du lien social par la dynamique collective qu’elles suscitent. Développées en milieu rural (ou semi-rural), elles créent une dynamique locale. Le lien avec le système éducatif est souvent fait (visites scolaires, ateliers pédagogiques auprès des écoliers). Aujourd’hui, l’ensemble des Centrales Villageoises du Vercors réunit plus de plus de 500 actionnaires, tandis que d’autres habitants non actionnaires peuvent s’investir dans l’action simplement en louant leur toit.
Comment ça marche ?
Les projets de centrales villageoises peuvent être de toute taille selon les moyens que les citoyens peuvent mobiliser.
Ils sont développés en respectant le paysage et le patrimoine et génèrent des retombées économiques locales notamment parce que les sociétés Centrales Villageoises font intervenir des entreprises locales pour la réalisation des travaux.
Le financement des projets se fait par apport de fonds propres des actionnaires (25% environ) et par un emprunt bancaire (en tout près de 1,5 million d’euros d’investissement). Elles continuent à rechercher de nouveaux actionnaires qui peuvent apporter leur pierre à l’édifice en acquérant une ou plusieurs actions (le montant moyen de l’action se montant à 100 euros).
L’investissement citoyen dans les projets de production énergétique permet à tous, notamment à ceux qui ne peuvent le faire à titre individuel, de participer à l’essor des énergies renouvelables. Après les premières années de consolidation, l’objectif est de pouvoir rémunérer les fonds propres à 2 ou 3% environ.
Pour plus d’informations ; www.auvergnerhonealpes.fr