La stratégie de la Région pour baisser la facture énergétique de l’Île-de-France

© Pierre-Yves Brunaud/Picturetank

Pour réussir la transition énergétique et rattraper son retard, la Région Île-de-France consacrera 150 M€ d’ici à 2021 au développement des énergies renouvelables. C’est un des engagements de la stratégie votée par les élus ce 3 juillet.

Avec 20% de la population nationale, l’Île-de France pèse pour 25% dans la consommation nationale et importe plus de 90% de son énergie ! Conséquence : la facture énergétique annuelle de l’Île-de-France s’élève à près de 25 Mds€ dont 70% à la charge des Franciliens.

Rattraper le retard en énergies renouvelables

« Il était temps de mettre en place une véritable stratégie de rupture en matière d’énergie et de climat. Nous devons rattraper notre retard en matière d’énergies renouvelables, qui ne représentent que 8% de notre mix énergétique », explique Valérie Pécresse, la présidente de la Région. C’est chose faite depuis ce 3 juillet, date du vote du Plan Énergie-Climat au Conseil régional.

La nouvelle stratégie s’inscrit dans la continuité des mesures prises depuis 2016 pour améliorer la qualité de vie en Île-de-France : Plan « Changeons d’air », Plan anti-bouchons, Fonds Air-Bois, Plan vélo ou encore programme des 100 Quartiers écologiques et innovants.

Pour mener à bien cette révolution, la Région entend jouer pleinement son rôle de chef de file sur l’énergie, l’air et le climat à travers la création d’une Conférence des parties (COP) d’Île-de-France. D’un point de vue financier, 500 M€ vont être engagés pour la mise en œuvre de la stratégie à l’horizon 2050.

15 acteurs de l’énergie s’engagent

Ils ont participé à l’élaboration de la stratégie régionale du climat et de l’énergie. Ils sont aujourd’hui des partenaires privilégiés pour atteindre les objectifs de transition énergétique fixés sur le territoire :

  • Le Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Île-de-France (SIGEIF)
  • Le Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité et les réseaux de communication (SIPPEREC)
  • Réseau de transport d’électricité (RTE)
  • Enedis
  • GRTGaz
  • GRDF
  • Seine-et-Marne Environnement
  • 8 Agences locales de l’énergie et du climat (ALEC) et structures œuvrant sur le territoire francilien pour porter les messages de la transition énergétique aux collectivités, aux entreprises et aux habitants eux-mêmes.

L’accord-cadre d’engagement qu’ils ont signé le 13 juillet acte les projets opérationnels à venir. Il vise, entre autres, à atteindre la sobriété énergétique, à développer les énergies renouvelables et de récupération locale, l’efficacité énergétique, l’emploi, à déployer la mobilité propre et à encourager l’innovation sur les technologies d’avenir.

Les trois axes d’actions

1 – Agir pour des mobilités plus propres

Sortir du diesel en 2025 à Paris et le périmètre situé à l’intérieur de l’A86 et 2030 pour l’ensemble de l’Île-de-France,

Sortir de la motorisation thermique en 2030 dans le périmètre situé à l’intérieur de l’A86 et d’ici 2040 pour l’ensemble du territoire,

Poursuivre le soutien aux mobilités plus propres : covoiturage, vélo, marche à pied,

Poursuivre la rénovation du matériel roulant : tram, bus, train, métro, RER moins énergivores dans les transports,

Inciter à l’achat de véhicules propres pour les professionnels,

Étudier la possibilité de mettre en place une écotaxe visant les poids lourds en transit,

Développer les routes intelligentes,

Soutenir les investissements des entreprises liés à la transition énergétique à travers ses aides régionales « Up ».

2 – Développer les énergies renouvelables et de récupération (ENRR)

La Région confirme son engagement d’une sortie progressive du nucléaire. Un bouquet d’appels à projets pour les énergies renouvelables et de récupération va être lancé. L’effort sera prioritairement porté sur les filières de la géothermie, les énergies de récupération des déchets, le solaire photovoltaïque, la biomasse, l’hydrogène et la micro hydroélectricité.

En lien avec Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) d’Île-de-France, un cadastre solaire du territoire va être mis en place afin de cartographier et identifier les potentiels de développement de l’énergie photovoltaïque au sol ou en toitures.

3 – S’appuyer sur les territoires

Dès 2018, un appel à projets « territoires innovants pour la transition énergétique » axé sur le patrimoine des collectivités d’Île-de-France va être lancé. Objectif : soutenir des opérations exemplaires et reproductibles à faible empreinte carbone en ayant recours aux ENRR.

La Région souhaite également faire émerger et accompagner 100 projets citoyens de développement des ENRR.

Une aide pour les copropriétés

À travers la SEM Énergies POSIT’IF, son bras armé pour la transition énergétique, la Région accompagne la rénovation énergétique des copropriétés et des bâtiments publics. Plus de 32.000 logements ont ainsi été rénovés en 2016-2017 pour plus de 24 M€. Une étude sur la mise en place d’une aide individuelle aux copropriétaires sous conditions de ressources, au sein des copropriétés franciliennes engagées dans des travaux de rénovation exemplaires, va être menée.


Pour plus d’informations : www.iledefrance.fr