Du 13 au 16 novembre 2017, les plus grands spécialistes mondiaux de l’industrie des tunnels se retrouveront à Paris pour le Congrès de l’AFTES, au cours duquel la journée du 15 novembre sera consacrée à un événement spécial : La présentation des projets finalistes, suivie d’un banquet et de la cérémonie des ITA Tunnelling Awards.
Lancé en 2015 par l’Association Internationale des Tunnels et de l’Espace Souterrain (ITA-AITES), les deux premières éditions du concours « ITA Tunnelling Awards » ont attiré plus de 450 participants et 200 candidats. Plusieurs mois avant l’événement, les juges ont examiné minutieusement chaque candidature afin de sélectionner les finalistes de chacune des neuf catégories.
Il faut en particulier remarquer la catégorie « Grand projet de l’année », qui inclut des projets titanesques aux budgets supérieurs à 500 millions d’euros. Cette année, cette catégorie se démarque également, car tous ses finalistes ont développé des projets de transport dans de grandes villes.
Métro de Téhéran (Iran) : un projet à grande vitesse
L’extension du métro de Téhéran est un immense projet : depuis le sud-est de Téhéran, la ligne traverse le centre-ville et continue jusqu’au nord-ouest de la ville. La ligne 6 du métro de Téhéran s’étend sur 31,2 km et compte 27 stations, faisant de ce tunnel l’un des plus longs d’Iran. Lancé en 2015, ce projet éclair s’est achevé 22 mois plus tard, en 2017, et un record a été établi avec 800 mètres de tunnel creusés en l’espace d’une semaine.
35 tunnels d’accès ont été nécessaires afin de construire la partie « NATM » du tunnel principal. La quantité d’acier utilisée pour ce projet est 20 fois supérieure à celle utilisée pour la construction de la tour Eiffel.
Étant donné que la ligne passe sous le centre-ville, plusieurs machines et méthodes ont été utilisées afin de minimiser les risques dus aux obstacles de surface et souterrains (un immeuble de 24 étages, des ponts, d’autres tunnels de métro, des aqueducs…) : nivelage du sol, points de tassement des bâtiments, cannes de convergence, extensomètres, inclinomètres, fissuromètres…
Coût : 514,6 millions d’euros
Métro du Qatar (Qatar) : Construire sous des structures sensibles
La construction de tunnels sous les centres-villes, sous des immeubles et en particulier sous des structures spécifiques, est devenue une question primordiale pour l’industrie des tunnels. Le métro du Qatar est un bon exemple de direction de chantier efficace pour l’excavation sous des structures sensibles.
Le métro de Doha prévoit la construction de deux tunnels jumeaux forés et de 31 stations.
Prévu pour 2020, le réseau ferré aérien sera construit en deux étapes. Le projet prévoit d’abord la construction des lignes or, rouge et verte, suivie par la construction de la ligne bleue.
Non seulement 20 tunneliers creusent en silence sous la ville sans que les habitants s’en aperçoivent, mais en plus, les tunnels jumeaux à voie unique ont été construits grâce à la technologie EPB. Cette technologie permet de minimiser les risques liés aux tassements en surface, aux écroulements, aux venues soudaines d’eau dues aux caractéristiques karstiques, à l’excavation sous des structures sensibles ou sous des canaux d’eau de mer artificiels, le tout en exerçant une pression frontale.
Coût : 16,2 milliards d’euros
3e phase de l’expansion du métro de Delhi (Inde) : La sécurité avant tout pour « LE » mégaprojet indien
Cette construction est l’une des plus ambitieuses jamais réalisée en Inde. Le projet implique l’excavation de 106 km de tunnels pour 34 stations. Les défis techniques sont nombreux : conditions géologiques imprévues, zones densément peuplées…
Pendant 5 ans, et grâce à de nombreuses mesures de sécurité, le taux de fréquence des accidents (LTIFR) a été réduit. Il est passé de 0,19 pendant l’étape 2 à moins de 0,02 pendant l’étape 3.
Des contrôles internes via des inspections de sites et des mesures de gestion de sécurité (formations, contrôles hebdomadaires des sites et réunions mensuelles) ont été organisés tout le temps des travaux.
Une fois opérationnel, le projet permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre des véhicules d’environ 3,1 millions de tonnes par an. La consommation de carburant se limitera à 141 353 000 de litres par an.
Coût : 4,2 milliards d’euros
Ligne de la Confédération (Canada) : une excavation délicate
La ligne de la Confédération est un système de pointe de train léger sur rail (LRT). C’est aussi le plus grand projet d’infrastructure de transport d’Ottawa depuis la construction du canal Rideau.
La ligne de la Confédération est un projet P3 entre la ville d’Ottawa et le Rideau Transit Group (RTG), financé par le gouvernement du Canada et la province d’Ontario. Le tunnel s’étend sur 2,9 kilomètres, se trouve à 15 mètres de profondeur et couvre trois stations du projet de la ligne de la Confédération : Lyon, Parlement et Rideau.
En tout, le projet comprend 13 stations et un parcours de 12,5 km, dont 10 km en surface et 2,5 km sous terre. Avec le nouveau tunnel du centre-ville, trois stations seront sous terre.
La proximité des fondations représentait le principal défi pour l’excavation des stations Lyon et Parlement. Les stations font 18 m de large entre les bâtiments, et 20 m ailleurs. Le processus de construction prévoyait une excavation par étapes afin de transporter les gravats de la voûte jusqu’au radier en passant par la structure, en évitant de passer par les fondations.
Coût : 1,4 milliard d’euros
Pour plus d’informations : www.ita-aites.org – www.aftes2017.com