Les chercheurs nantais « impriment » le premier logement social à Nantes

« Première mondiale ». Des chercheurs nantais s’apprêtent à franchir un cap dans le domaine de l’impression 3D.

A l’occasion de la Nantes Digital Week, les équipes du Laboratoire des Sciences du Numérique de Nantes (LS2N -Université de Nantes, CNRS, Ecole Centrale, Inria, IMT Atlantique) et de l’institut de Recherche en Génie Civil et Mécanique (GeM – Université de Nantes, CNRS, Ecole Centrale) lanceront la construction à Nantes d’un logement social d’environ 95m2.

L’Université de Nantes, Nantes Métropole, Nantes Métropole Habitat et Ouest Valorisation, accompagnés de leurs partenaires, réuniront à cette occasion leurs savoir-faire et expertises pour rendre possible la construction d’une maison de logement social expérimentale à Nantes, directement sur site dans un quartier nantais. D’une surface de 95 m², le projet « YHNOVA » comprendra 5 pièces, des murs arrondis, des coins, des portes fenêtres, des fenêtres, des portes… un ensemble de formes architecturales complexes qui seront réalisées par le biais d’une technologie révolutionnaire de fabrication additive robotisée : BatiPrint3DTM.

Brevetée par l’Université de Nantes, BatiPrint3DTM est le fruit du travail conjoint de deux laboratoires nantais : le LS2N (spécialisé dans le développement de système robotique), et le GeM (étude des matériaux, formulation et caractérisation). Son objectif : construire des logements à prix abordables, adaptables au terrain, personnalisables, rapidement livrables et à faibles charges d’utilisation.

Cette technologie de pointe consiste à déposer 3 couches de matériaux par le biais d’un robot industriel polyarticulé : 2 couches de mousse type expansive servent de coffrage à une troisième couche de béton. Une fois l’élévation des murs terminée, la mousse reste en place pour obtenir une isolation de l’habitation sans pont thermique. Les trajectoires du robot sont guidées par un capteur laser, à partir de la maquette numérique de l’habitat, directement sur la dalle. Posé sur un AGV (Automated Guided Vehicule), il est adapté aux contraintes environnementales extérieures du site de construction, et stable afin de permettre une injection maîtrisée du matériau.

Ce procédé permettra de réduire le temps de construction, d’améliorer l’isolation thermique, ainsi que de réduire les coûts d’exploitation de la construction. L’utilisation d’un moyen robotisé mobile permettra de repenser les méthodes de travail dans le domaine du BTP, qui, comme dans l’industrie, sont une nécessité pour réduire la pénibilité du travail, et limiter les postes à risques ou générateurs de TMS (Troubles Musculo Squelettiques).

Pour Benoît Furet, professeur à l’IUT de Nantes, chercheur au Laboratoire des Sciences du Numérique de Nantes (LS2N) et responsable du projet BatiPrint3DTM, « il est évident que la robotique de chantier va accompagner les changements drastiques autour du numérique dans la construction et le BTP. BatiPrint3DTM est un concept constructif qui va trouver de nombreux cas d’applications et pour lequel nous allons étendre les possibilités d’utilisation. »


Partenaires

Lafarge HOLCIM – BA Systèmes – CSTB Carretero-Meyer –  Covestro PRB – La Caisse des dépôts – CAPACITES SAS – Bouygues Construction – TICA – FFB – Novabuild


Pour plus d’informations : www.univ-nantes.fr